Révision de la loi de la "zatla" en Tunisie

La loi en vigueur qui date du début des années 90 inflige aux consommateurs de la résine du cannabis une peine d’emprisonnement minimale d’une année et 1000 dinars d’amende, quasiment la seule loi dans le monde qui inflige une telle sanction. Une lourde sentence pour la simple consommation d’un joint alors que d’autres pays, comme les Pays-bas, mettent à disposition des citoyens des espaces pour s’adonner à cette drogue douce.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi condamnant la consommation de la résine de cannabis, le nombre des personnes traduites devant la justice pour cette accusation n’a pas cessé de s’accroitre et plusieurs sont ceux qui ont vu leurs vies s’effondre à cause d’un petit joint fumé qui leur a causé 12 mois de prison ferme et la perte de leur travail ou études.

Pire encore, le fumeur se condamne lui-même à cause des tests de dépistage qui lui sont infligés pour voir s’il a fumé ou non.


Alaa Yacoubi dit Weld El 15, Madou MC aka Mohamed Amine Bouhrizi, et Marwane Douiri, plus célèbre sous le nom de scène Emino, ont été arrêtés, dans la soirée du mardi 21 février, pour consommation de cannabis. Trois rappeurs tunisiens bien connus des milieux underground ont ainsi fait les frais de la loi n°52 du 18 mai 1992.

Ils risquent ainsi une année de prison pour avoir fumé un joint. Une manifestation de soutien appelant à revoir la loi condamnant les drogues douces, est prévue, le jeudi 23 février, de 10h à 14h, devant le ministère de la Justice et des droits de l’Homme, à Bab Bnat, Tunis. Un événement a été lancé en ce sens sur Facebook. Aux dernières nouvelles, on croit savoir que le Syndicat Tunisien des professions musicales a  chargé un avocat de les défendre.